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Mon discours au départ en retraite du Professeur Jean-François Lacronique – 8 avril 2009

Jean-François Lacronique, médecin de santé publique, professeur d’Université et ancien Président de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) m’avait demandé d’être l' »officiant » lors de son départ à la retraite. La cérémonie se déroula dans les salons de l’IRSN à Fontenay-aux-Roses le 8 avril 2009. J’y ai prononcé les quelques mots qui suivent en présence d’Agnès Buzyn, Présidente (à l’époque) de l’IRSN, qui devint par la suite, Présidente de l’Institut national du cancer, puis de la Haute Autorité de Santé Publique. Et de Jacques Repussard, Directeur général de l’IRSN.

Madame la Présidente, chère Agnès, Monsieur le Directeur général, Cher Jacques, Chers collègues, Cher Jean-François,

La dernière fois que je me suis adressé à toi en public, c’était le 19 avril 2002, au Vésinet.

Tu n’étais plus président de l’OPRI (Office de Protection contre les Rayonnements Ionisants) et pas encore président de l’IRSN, tu n’étais « plus rien » en somme – tout juste le professeur Lacronique, snobé par l’Université.

Pour marquer le coup, tes collaborateurs de l’OPRI avaient organisé en ton honneur une petite manifestation de demi-soldes pour te rendre l’hommage que tu méritais. On m’avait alors confié la lourde tâche d’en être l’officiant !Tel un Gorbatchev de la radioprotection, tu étais parti un jour sans tambour ni trompette, avec pour tout viatique l’assurance de l’incertitude.

Jean François Lacronique

Jean François Lacronique

Mon propos d’alors était donc militant. Nous venions de perdre un combat, un combat d’idées et l’ambiance était à la nostalgie. Voulant me livrer à une sorte de jugement dernier avant l’heure, histoire d’illustrer à travers toi, la fin d’une aventure singulière – celle de l’OPRI – j’avais fait de toi une sorte de bouc émissaire d’une grandiose réforme née de l’imagination conjuguée d’un député sans envergure, adepte repenti de la longue marche et obsédé de la transparence ; d’un stratège de génie aux appétits impérialistes et de la naïveté candide d’honnêtes collègues gavés de leurs propres discours sur l’indépendance.

Je le reconnais : c’était carrément excessif car la réalité d’aujourd’hui est bien différente de celle que j’entrevoyais à l’époque. Les passions se sont apaisées, les rancœurs aussi et notre métier est exercé dans des conditions dont finalement nous n’avons pas à rougir. Il nous arrive même de prendre notre pied. Une fois de plus, l’expérience montre que le pire n’est pas toujours le plus probable…

Je me demande même si le statut de héros incompris dont je t’avais adoubé à l’époque, était bien justifié ! En tout cas pour les raisons que j’évoquais !

Aujourd’hui, c’est délibérément le parti de l’amitié que je vais prendre pour t’accompagner, non pas vers la retraite, mais vers cette nouvelle ère de jubilation à laquelle tu sembles désormais vouloir te consacrer. Comme toi, je n’aime guère le mot « retraite » et au risque de passer pour un vulgaire macho, je reconnais piteusement partager assez la conception napoléonienne de la retraite qui ne l’admettait à la rigueur que devant les femmes !

Mais, pour être franc, l’exercice auquel je suis censé me livrer, n’est pas aisé ! En fait, presqu’impossible ! De mon fait et aussi un peu du tien !

Il faut en effet que je te dise que depuis toujours, j’ai deux problèmes de nature assez différente : le premier a trait aux médecins dont je me méfie depuis mes premières vaccinations et l’autre à la marche du temps. Et ce qu’on me demande céans c’est de rendre hommage à la carrière d’un médecin qui de surcroît s’appelle « Lacronique ».

Mais au-delà de cet obstacle freudien, il y a en a en d’autres, bien plus dirimants encore, qui tiennent à la singularité de ta personne : En principe, lorsqu’un haut responsable d’un établissement public à vocation technique ou administrative quitte ses fonctions, atteint par ce qu’on appelle pudiquement la limite d’âge, il est d’usage de rappeler l’ensemble de sa carrière. Et en général, en France, c’est assez simple, car il n’y a guère que deux scénarios possibles :

  • Le premier consiste à rappeler qu’il a obtenu son baccalauréat Math Elem. à 14 ans et demi, mention « très bien » qu’il a intégré Polytechnique en 3/2 et qu’il est sorti major de l’Ecole des Mines de Paris ; ensuite qu’il a occupé diverses fonctions importantes au ministère de l’Industrie pour parvenir enfin aux plus hautes responsabilités.
  • Le second scénario est assez proche, à la différence près que c’est plutôt Sciences PO qu’il intègre, avant d’entrer à l’ENA d’où il sort major, avant de rejoindre l’Inspection des Finances ou le Conseil d’Etat…

Chaque variante peut être complétée d’une petite touche misérabiliste du meilleur effet pour vanter la grandeur de l’élitisme républicain. Dans le genre : « Et en plus, ça n’a pas été toujours facile car il a vécu sa tendre enfance dans un coron où sa mère faisait des ménages et où son père, ancien mineur avait sombré dans l’alcoolisme !

Rien de tel pour toi ! Certes, tu es médecin, tu es l’héritier d’une dynastie de médecins, tes frères et sœurs sont médecins et peut-être même que tu aimes la médecine ! Donc, on peut dire que ça a tendance à démarrer « classiquement » et « facilement » !

Mais la complexité de la suite relève plutôt d’équations non linéaires et même les spécialistes les plus pointus des études probabilistes à l’IRSN, seraient sans doute en peine de prévoir quoi que ce soit de ton parcours …

Parcours d’autant plus impressionnant, qu’en dépit de l’extrême diversité des fonctions et des métiers que tu as exercés, tu as toujours surfé sur le haut de la vague, épousant l’air du temps sans jamais te renier, et ce qui est rageant pour les besogneux dans mon genre, avec talent, élégance et sans forfanterie. Comme si tout était naturel, logique, déterminé !

Qu’on en juge : en un peu moins de quarante ans dont dix à l’OPRI et à l’IRSN, tu as exercé successivement parfois simultanément, les professions de médecin, de radiologue, de cancérologue, d’épidémiologiste, de journaliste, de créateur de journaux scientifiques, d’informaticien, d’écrivain, de professeur, de conseiller technique et œcuménique de plusieurs ministres de droite, du centre et de gauche, de directeur général de la santé, d’attaché d’ambassade aux USA , d’interprète occasionnel d’Hillary Clinton, de directeur médical à l’institut Pasteur, puis à l’Institut Curie, de délégué du Comité français d’éducation pour la santé et bien sûr de Président. Président jusqu’en 2008 au dessus de 13,6 eV. Insatiable boulimique, tu t’intéresses désormais aux énergies inférieures à 13,6 eV.

Et j’en oublie, car s’il fallait affiner la maille, mon petit discours s’apparenterait à un exposé de Fidel Castro sur la réforme agraire devant le comité central du parti communiste cubain … et nos invités, peu accoutumés à de tels développements s’approcheraient à tort mais  progressivement du buffet.

Il y a cependant deux ou trois points sur lesquels, il serait injuste qu’on ne s’attarde pas un peu, qui au-delà de la fonction exercée, permettent d’entrevoir ta personnalité, généreuse, curieuse et originale:

Tout d’abord en mai 1968 : tu étais alors interne en oncologie à l’Institut Gustave Roussy et on rapporte que pendant ce fameux mois – je cite ici le Professeur Jean François Girard qui t’a remis la Légion d’honneur – « tu prends tout simplement le pouvoir dans l’Institut, sous le regard amusé et même bienveillant du Pr Pierre Denoix qui en était le Directeur et auquel, plus tard, tu succéderas à la Direction Générale de la Santé ».

En outre, après que le Général eut remis de l’ordre, et alors que certains lassés de dépaver les rues partaient vers de vraies plages pour marivauder avec les jeunes frimousses qu’ils avaient réconfortées dans les manifs et que d’autres, repris en main par le clergé, dans les provinces de l’ouest, organisaient des soirées caritatives dans les patronages pour lutter contre la faim dans le monde, toi tu décides de mettre en pratique tes utopies soixante-huitardes et donnant libre cours à ta soif humanitaire et de justice, tu t’embarques comme volontaire de la Croix-Rouge Internationale pour la Biafra avec ton copain Bernard Kouchner, le French Doctor que le monde nous envie, alors militant des grandes causes avant de privilégier la sienne.

Et vous fondâtes ensemble « Médecins sans Frontières » qui s’est vu décerner en 1999 le Prix Nobel de la Paix, faisant de toi un colauréat ignoré de la plus belle des distinctions.

Je pourrais bien sûr évoquer nombre d’autres épisodes de ta carrière, comme ta découverte fortuite de l’informatique à la faculté de médecine, tes séjours aux Etats-Unis où tu passes un master of science in Management du Massachussetts Institute of Technology, ou encore ton passage au Journal Le Monde comme responsable de la rubrique médicale en remplacement temporaire de Madame Escoffier-Lambiotte…

Il faudrait le faire mais il faudrait aussi du temps pour te suivre ! Le moment venu, retranché dans ma campagne, lorsque j’aurais tout loisir d’écrire des biographies, parmi les trois que j’ai sélectionné, la tienne à coup sûr sera en bonne place à côté de celle Pierre Pellerin, autre illustre inconnu, peut-être moins amène mais musicologue averti et accessoirement fondateur de la radioprotection en France, et à côté de celle d’André Claude Lacoste, personnalité complexe, attachante, bâtisseur effréné d’empire, dont j’aimerais bien dénicher les secrètes fêlures.

Je le ferai sans doute mais avant d’aborder un autre chapitre, je voudrais brièvement évoquer un autre épisode de ta carrière, épisode douloureux dont je ne fus pas le témoin mais qui atteste de ta force de ton caractère – j’ose dire – de ton courage, au détriment de tes propres intérêts lorsque tu considères que l’essentiel est en cause : c’était en 1983, et à l’époque tu étais le directeur médical de l’Institut Pasteur Production : de nombreuses incertitudes pesaient encore sur les mécanismes de contamination par le SIDA dont on venait à peine de caractériser la nature. Malgré les pressions économiques exercées sur toi, tu as pris la décision de refuser l’emploi de plasmas congelés importés irrégulièrement des Etats-Unis, acceptant ipso facto d’être congédié. Et ce fut le cas. Il parait que tu aurais dit au Professeur Jean Bernard auquel tu avais demandé conseil : « Je n’avais pas le choix, et je savais ce qui allait m’arriver ». On est loin du Jean François Lacronique que de méchantes langues ont qualifié parfois de versatile et dilettante

Ce courage tranquille mais résolu : j’ai eu moi-même l’occasion de m’en rendre compte lorsque tu étais président directeur général de l’OPRI. Et que tu as refusé de me virer à la demande de William Dab alors directeur général de la Santé qui n’avait pas apprécié que je lui coupe la parole en public devant les parents de la halte garderie de la rue Chomel pour fournir quelques données sur la contamination radifère des locaux…

J’ai pu aussi apprécier la maitrise de ton jugement lorsque tu as décidé de te rendre un soir en ma compagnie chez le défunt José Garcia à Gif-sur-Yvette pour lui annoncer ce qu’on venait de découvrir par hasard, à savoir, qu’on lui avait caché, vingt ans auparavant, les résultats de la contamination au polonium 210 de ses enfants.

On pourrait multiplier les anecdotes dans le Mercantour à la recherche du césium avec les lycéens des Ulis, en Corse avec la CRII-Rad, à Valognes ou à la gare de triage de Villeneuve saint Georges à attendre la nuit les wagons de combustibles irradiés pour les contrôler sous la vigilance du syndicat Sud-Rail ; où ton sang froid et ta connaissance des dossiers ont permis de dénouer de nombreuses crises…

Je m’en tiendrai là, réservant la suite pour plus tard, peut-être …

Jean François Girard (ancien directeur général de la Santé) disait quelque chose de très juste à propos de ta carrière :

Ton point fort, c’est que tu as tout fait.  Ton point faible, c’est que tu as tout fait…

Dans nos vieux pays, ce n’est pas très bien vu de ne pas être tout à fait formaté car les ronds de cuir, successeurs de ceux qui bougent sont les plus zélés pour gommer avec ardeur des mérites qu’ils s’attribueront volontiers plus tard ou pour atténuer la portée des réalisations qui demeurent.

Ta carrière, selon Jean François Girard, préfigure ce que l’on décrit désormais comme une carrière des temps futurs, qui oblige à exercer, au cours de sa vie, des métiers très différents.

J’ai jusqu’à présent beaucoup parlé de ta carrière mais peu de l’homme. Et pourtant, l’homme est indissociable de la carrière.

Né dans le Paris de l’occupation, je crois que le principal événement de ta tendre enfance, événement, celui dont on a peine à se remettre, fut le décès accidentel de ton père, médecin des pompiers, disparu tragiquement en mission. Il est impossible d’oublier ton émotion ce soir où tu m’as parlé de ce drame attablé dans un café de Bourg La Reine. De même, on ne comprend rien à ton parcours, si l’on fait abstraction de la complicité que tu entretenais avec ta mère, grande dame de l’anatomo-pathologie mondiale, décédée récemment. Complicité qu’elle t’a manifestée outre-tombe, disais-tu le jour de ses obsèques.

Sans omettre à l’évidence ta principale complice, ta femme Catherine, inspectrice d’Académie, tes trois fils dont aucun étrangement n’a choisi la carrière  médicale, et aujourd’hui tes petits enfants qui sont les facteurs essentiels de ton équilibre.

Enfin, ce serait une erreur de passer sous silence, ce qui, à mes yeux est une des clefs du personnage : l’écriture. Tu as visiblement la passion de l’écriture et je dois dire que ton expérience de journaliste t’a permis d’échapper au jargon en vigueur dans nos métiers. Non seulement, on comprend ce que tu rédiges, mais en plus, on prend plaisir à te lire. Si l’on ajoute ton insatiable curiosité, ta disponibilité aux idées nouvelles, ton ouverture spontanée aux autres et ton sens artistique inné, je ne vois guère comment je pourrais autrement te qualifier d’humaniste anachronique du 17ième égaré dans un monde de brutes.

Je dois conclure mais ce qui m’impressionne le plus chez toi, c’est ton aptitude à transgresser les frontières et les classes sociales et à communiquer avec autant d’enthousiasme et le même déploiement dialectique avec les puissants et les tout petits. Avec toi, le monde est à tout le monde et socialement durable, c’est-à-dire vivable.Et tu connais tout le monde: de la poignée de main vaginale de Chirac aux angoisses des petits voleurs de scooter.

Ton utopie du bonheur c’était peut-être l’ouest américain, moi le cités métissées des Indes. Mais peu importe la géographie, nous partageons la même idée des hommes. Pour toi, tout homme atteste en totalité de l’humaine condition et même de l’incompréhensible histoire de l’univers.

J’ai bien compris que maintenant tu fais un peu relâche. Enfin presque ! Ton vrai problème devient celui du temps qui passe, ce temps immuable au vol implacable qui progressivement nous érode sans jamais nous dénaturer. Ton vrai problème, c’est aussi celui de la liberté retrouvée…Que vas-tu en faire ?

Le temps de la rêverie : «  Ainsi la mer, dans un mouvement alterné, tantôt se rue vers la côte, recouvrant les rochers d’écume et s’enfonçant dans les replis de sable, tantôt s’en revient, rapide, roulant dans son reflux les galets qu’elle charrie, découvrant la grève dans le recul de ses eaux ». Montaigne voyait dans ces quelques vers de Virgile l’expression du changement perpétuel dans la continuité.

Est-cela la jubilation ?

A moins que tu n’adoptes la définition de la jubilation d’Omar Khayyam, scientifique persan de la trempe d’Avicenne et  seul poète musulman adepte déclaré de la dive bouteille, qui au 11ième siècle te dédiait ce poème : «Las d’avoir questionné les hommes et les livres, j’ai posé sur ma jarre une lèvre un peu ivre ».

Autre hypothèse, celle de ce vieux médecin de soixante seize ans, qui à bien des égards, te ressemblait et qui écrivait dans son journal :

«  Mon état d’esprit est d’une grande simplicité. J’ai eu mes heures d’idéologie, et je ne suis pas du tout en disposition de les regretter. J’ai dû rectifier beaucoup de jugements dans le laborieux empirisme d’une magnifique doctrine mise à l’épreuve du fait au cours de quarante années et je crois y avoir gagné une expérience de doute sans trop perdre de l’enthousiasme pour l’idée »

Il s’agissait de Georges Clémenceau le 24 avril 1917. Le 20 novembre, il devenait président du Conseil.

Tu vois, il te reste encore pas mal de pain sur la planche. De quoi jubiler ad aeternam au delà de son jardin.

 

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    Jean-Luc Pasquier, auteur de ce blog, est un homme ordinaire, un père, un fils, un grand-père,un mari, un frère,un oncle et tutti quanti ... C'est ce qui le rend singulier et peut-être même légitime pour écrire ses "angevinades" . Accessoirement il est retraité de la science, sans avoir jamais rien inventé de génial. Il est donc rangé des voitures mais pas de scooter ! Il considère enfin que son utilité de l'heure consiste surtout à se rendre inutile, à la différence de beaucoup qu'il a connus, qui pensent le contraire. Et il compte bien que ça dure encore très longtemps, au grand dam de l'assurance vieillesse !

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