Le moral est en baisse. La guerre menace et fait rage au sein de l’Europe. Les tyrannies prospèrent à travers le monde. Sur tous les continents, l’insécurité sévit. Aucune région, aucune contrée ne semblent épargnées.
En France, la drogue est distribuée jusqu’aux portes des écoles et pervertit la jeunesse. Les incivilités se multiplient. La violence impose sa loi, en l’occurrence celle du plus fort, celle du plus brutal dans un environnement où la vulgarité commerciale est généralisée, où l’inflation désormais croissante sinon galopante menace l’ordre social, et où la pauvreté augmente avec constance sur un bruit de fond d’inégalités accrues. Dans le même temps, les services publics les plus élémentaires, comme l’école ou la santé publique, « le patrimoine de ceux qui n’en ont pas » ne remplissent plus la mission que la Nation leur avait confiée au cours des décennies et des siècles précédents. La science elle-même perd pied face aux gourous de tous poils rendus crédibles par les réseaux sociaux.
Et la classe politique oublieuse des clauses et règles de la démocratie et tiraillée par les extrémismes de différentes obédiences, se chamaille sans réelle vision d’avenir, dans son médiocre pré carré en transformant le Parlement en un bruyant poulailler de braillards désorientés qui se contentent de tabler sur l’opportunisme des uns, sur la lassitude des autres ou sur la résignation de tous.
Face à ces événements qui sont, peu ou prou, présentés comme des fatalités épidémiques ou gangréneuses d’une société qui se fracture, une partie de la population, en particulier la plus jeune, parquée dans les banlieues urbaines en voie de décomposition sociale, est manipulée par d’habiles tartuffes enturbannés. Elle se réfugie alors massivement dans une forme d’irrationalité amalgamant religion et criminalité, qui dévaste les standards de la civilisation des Lumières, qui jusqu’à présent étaient la référence de notre contrat social depuis deux siècles.
Dans ce contexte un peu sombre, faut-il désespérer? Faut-il désespérer de Billancourt comme on disait jadis à la sortie des usines Renault disparues? Se trouve t-il encore des circonstances où les aléas de la vie offrent des occasions inattendues de se réjouir et de croire en une humanité dépourvue des expédients délétères qui l’embourbent dans la routine d’un quotidien devenu indéchiffrable? Il ne suffit plus en effet de défiler derrière des calicots préfabriqués des officines syndicales spécialisées et de ressasser notre fidélité aux utopies de notre jeunesse, pour attester de notre propre cohérence.
Mais quand frauduleusement la santé soudainement se dérobe, l’expérience de l’hôpital permet – a contrario de tous nos projets – de prendre un certain recul, de relativiser et peut être de s’accorder une seconde chance d’entrevoir le bout du tunnel au travers du bric-à-brac entartré, idéologique et étouffant qui l’encombre et dont nous nous accommodions jusqu’à maintenant, tant bien que mal! Paradoxalement, c’est en effet en ces lieux déconcertants que souffle la part d’humanité qui parfois nous faut défaut. Celle qui chemine en nous et se renforce lorsqu’on est confronté à de vraies épreuves. Celles que tous les bréviaires ou catéchismes font mine d’ignorer!
Cette part d’humanité aux accents trop souvent oubliés est celle d’un antique héritage, qui restaure la confiance comme un rai de lumière se glissant sous une porte. C’est celle qui émane, comme un air frais venu du fond des âges, des cavernes de nos lointains aïeux, où la condition de la survie de l’espèce exigeait qu’en premier lieu, on se reconnaisse mutuellement comme des hommes et des femmes à part entière, avant peut-être de s’étriper.
Cette singulière expérience, je l’ai vécue récemment et sans prétention, à l’hôpital Bichat- Claude Bernard au cœur de Paris. Sans prétention, car elle n’a nulle vocation à devenir une leçon de vie!
La réputation de ce grand hôpital de l’Assistance Publique, situé au nord de la capitale en limite de Saint-Ouen et à proximité immédiate du boulevard périphérique n’est certes plus à faire. Ses atouts sont nombreux et diversifiés. En tant que structure universitaire rattachée à l’Université Paris Cité, il accueille des milliers de malades chaque année mais il héberge aussi des unités de recherche INSERM. A ce titre, il joue un rôle important dans la formation des futurs médecins et dans l’évolution des connaissances médicales. Plusieurs de ses équipes figurent parmi les plus performantes du monde.
Mais, un hôpital n’est pas seulement un centre de recherches. Ni a fortiori un lieu de loisir ou un parc d’attraction, même si tout n’y est pas aussi glauque qu’on l’imagine. Tout ne se résume pas en une compétition inégale entre la vie et la mort. Si vérité, il y a, elle se trouve dans la nuance.
Par son architecture massive dans la partie dédiée à Bichat et pavillonnaire dans sa partie Claude Bernard, l’hôpital affiche sans ambiguïté son identité. Sa vocation est de soigner et si possible de guérir. Et elle se devine dès le franchissement du tourniquet du hall d’accueil au rez-de-chaussée de l’imposant bâtiment de quatorze étages où sont basés les laboratoires médicaux, les multiples plateaux techniques dédiés aux examens diagnostiques et thérapeutiques, et où sont disposées à chaque étage, de part et d’autre de couloirs encombrés de caddies d’infirmerie ou de nettoyage, les chambres et les lits d’hospitalisation. Une ruche à toute heure du jour et de la nuit! Ou presque.
En effet, le hall grouille en permanence de monde, de visiteurs en quête de leur malade, de patients déambulant devant les ascenseurs et de « blouses blanches infirmières » qui se dirigent vers la cafétaria pour effectuer une pause. Un peu à l’écart sur des bancs, face au guichet d’accueil tenu par des hôtesses souriantes mais impassibles, des chauffeurs de taxi conventionné par la Sécu attendent le client en se disputant quand une course en lointaine banlieue, promet d’être juteuse!
Parvenu aux étages supérieurs après plusieurs arrêts inopinés des cabines en raison de surcharges répétitives des ascenseurs, on aperçoit en contrebas de l’immeuble et au travers de larges baies vitrées verrouillées pour dissuader les suicides, la circulation incessante des voitures et des camions sur le boulevard périphérique.
Au petit matin, le trafic semble plus dense vers le sud sur la chaussée extérieure, alors que dans l’après-midi et le soir, la circulation s’intensifie dans l’autre sens.
Ce ballet automobile ininterrompu et silencieux du fait de l’isolation acoustique des vitrages, constitue en fait une distraction pour les « patients » du service qui sortent de leurs chambres pour l’observer. C’est ici, dans cet espace clos qui domine la ville, que les malades qui peuvent se déplacer, viennent commenter le trafic, faute de le faire à propos d’une actualité qu’ils ne suivent que distraitement sur les TV payantes. Ils s’y rendent comme on va au spectacle de boulevard, pour oublier quelque minutes, les contraintes, les tracas et les suggestions thérapeutiques ou diagnostiques, que leur impose leur pathologie.
Badauds désœuvrés dans ce bout de couloir aménagé en minuscule forum dédié au bavardage, ils savent qu’ils sont tous pensionnaires du même service et que par conséquent, ils souffrent tous des mêmes maux et supportent tant bien que mal des symptômes comparables. Certains portent des vêtements de nuit. D’autres plus coquets se présentent en habits de ville. Ce salon de discussion probablement improvisé et entériné par la force des habitudes et des cheminements, est désormais leur domaine. Garni, sans ostentation, de sièges défraichis peu ou prou dépareillés disposés autour de guéridons, il devient progressivement la destination incontournable de tous ceux qui manifestent leur intention de rompre l’isolement dans lequel leur maladie les enferme, et ainsi d’évacuer ensemble leurs craintes et leurs angoisses. Ils viennent là pour voler un peu de temps d’insouciance.
Certains en pyjamas ou en peignoirs poussent, devant eux, un pied à roulettes, solidaire d’une potence sur laquelle est suspendue une poche de perfusion. Des patients plus affectés que d’autres mais non moins empressés à « souffler » un peu hors du lit médicalisé, notamment les insuffisants pulmonaires hospitalisés dans le service de pneumologie du huitième étage, véhiculent derrière eux un petit chariot, sur lequel ils transportent péniblement leur réserve d’oxygène en bouteille.
En ces instants précis – qui s’apparentent au calme et à la sérénité de l’œil d’un cyclone avant la tornade – cette collectivité de circonstance, qui n’est ni de travail, ni de loisir, ni discriminante de telle ou telle communauté, se réunit au gré du hasard mais aussi d’une urgente et tacite nécessité, de s’abstraire d’un quotidien moralement éprouvant. Ce petit monde devient, par enchantement, amnésique de sa propre affection. Chacun s’oublie et oublie ce qui présentement s’oppose à sa santé, à sa sortie, en privilégiant la parole avec ses compagnons du moment – fusse un discours futile et dérisoire – sur leur légitime révolte d’avoir été injustement stigmatisé par le mauvais sort et par la maladie. La trêve de la mémoire des épreuves du jour ou de la nuit agit alors comme une thérapie ou comme un antalgique, tel un facteur favorable à une éventuelle guérison ou rémission.
En tout cas, personne de ceux qui attendent de conserve en regardant circuler les voitures ne prête vraiment attention à ces matériels de survie ou de soins qui suivent ou précèdent leurs compagnons de misère. Tous appartiennent désormais à la même famille des blessés de la vie. Les plus valides, compassionnels à l’égard des plus handicapés s’efforcent de dérouter les chariots qui entravent le passage. L’espace regorge en effet d’appareils paramédicaux divers, entreposés là, faute de place ailleurs.
Ingénument chacun se limite à observer avec un peu de malice que l’hôpital est toujours trop exigu pour répondre à la détresse humaine.
Peu importe au demeurant, car ici le temps ne s’égrène pas au rythme des horloges. La lenteur devient vertu et l’impatience un handicap.
Seul compte en fait le plaisir de croiser un interlocuteur attentif qui parle la même « langue » et d’échanger avec lui sur la pluie et le beau temps.
La maladie elle-même est invitée à la discrétion et à patienter, le temps au moins de nouer des amitiés spontanées, éphémères mais solides! Elle le doit bien à chacun. Et d’ailleurs, tous se prêtent volontiers à cette posture rassurante, y compris les personnels de service et les soignants de tous grades. Professionnels compréhensifs, ils s’effacent de ces rencontres de voisinage où la médecine devient contingente. Où la douleur est congédiée pour respirer sans y songer.
Tous savent néanmoins sans qu’il soit besoin de le rappeler que la mort rôde dans les lieux où l’on soigne, car le combat n’est jamais tout à fait régulier avec l’indicible. On frémit parfois sans qu’il soit nécessaire d’épiloguer que des infortunés qu’on a croisés brancardés et inconscients dans les ascenseurs, sont peut-être déjà « pris en charge » par une des officines de pompes funèbres qui se font concurrence tout près d’ici, avenue de la Porte de Saint-Ouen.
On n’ignore pas enfin que la vie et la mort sont étroitement imbriqués. Pour autant, on passe outre en ces moments privilégiés où les regards se croisent sur le palier, le nez collé aux vitres surplombant le périphérique. Chacun se convainc que la peur de mourir n’évite pas le danger et qu’en tout état de cause, ce n’est pas un motif pour s’abstenir de vivre. Et même, de vivre comme des humains ordinaires, avides de projets bien que calés dans de vieux fauteuils d’un salon d’hôpital.
Même le brouillard des petits matins blafards peut, en ces lieux, être une source d’émerveillement, alors même qu’il floute le paysage, masquant les façades de la proche banlieue et dans le lointain, les pylônes porteurs de la toiture du Stade de France. Tout intéresse dès qu’on n’a rien d’autre à faire et qu’on se déclare disponible. C’est sûrement avec ce regard neuf d’un spectacle qui nous aurait désolés jadis, que l’hôpital nous libère de la rigueur de notre condition présente de malade pour retrouver durant quelques minutes, celle d’un être humain, spectateur momentanément figé d’un monde en mouvement perpétuel.
Mais le plus étonnant et certainement le plus émouvant ne réside pas seulement dans la contemplation extatique d’une nature parfois défigurée par la main de l’homme. Le plus remarquable se trouve au sein même de ce salon du bout du couloir. Un univers étrange et furtif qui s’est progressivement constitué et dans lequel chacun se rend pour échanger avec ses semblables. Personne n’ignore pas que la pathologie respiratoire ou cardiaque dont il est affligé, le ronge, mais bercé de nouvelles certitudes sur la nature humaine, il consent spontanément à se livrer nu au regard des autres. Il abandonne sans regret le statut social qui faisait hier sa fierté et qui attestait de sa différence. Il se dépouille de l’illusion d’une prétendue supériorité en pénétrant dans le cercle. Quelqu’un qui souffre dans sa chair ressemble comme un frère à un autre.
Et c’est précisément là que se produit le miracle. Le partage de la misère physique et morale place sur le même plan, l’officier de marine en retraite, le cadre supérieur de l’industrie, l’ouvrière affectée d’une fibrose pulmonaire pour avoir nettoyé des sanitaires avec de la silice, ou encore la mère de famille magrébine qui crache ses poumons sans trop savoir pourquoi!
Il n’y a finalement que des malades qui viennent causer de tout, sauf de la maladie. Ou si peu! Juste un peu quand il devient impossible d’échapper à l’évocation de leur destin commun et que les symptômes, la nostalgie d’un passé heureux ou simplement la douleur prennent le dessus. Hormis les moments où la souffrance surgit au milieu du cénacle, rompant brutalement le charme collectif d’une humanité qui se découvre avec bienveillance, l’unicité de la condition humaine s’impose à tous les présents.
Cette prise de conscience partagée et gratuite réconforte. Personne, au fond, ne l’ignorait, mais tous l’avaient oubliée de longue date, dans le brouhaha des multiples formes d’égoïsmes et d’inégalités auxquels on souscrivait auparavant en se les imaginant nécessaires pour survivre individuellement.
Par un étrange retour des choses, l’hôpital, nous rend plus attentif et tolérant, plus altruiste, et plus compréhensif de la souffrance des autres. Car la leur ou la nôtre sont de même nature. Et face aux enjeux essentiels de la vie et de la mort, les différences entre nous, sont infimes.
Les personnels soignants ne sont pas à la traine de ce souffle d’humanité. Ils en sont même pleinement partie prenante et les instigateurs.
Professionnels dans l’exercice de la médecine, ils font face à la vocation primordiale de l’hôpital, à savoir les soins! L’expérience montre qu’ils ont toujours été assurés, avec talent et compréhension par l’ensemble des personnels, du bas de l’échelle hiérarchique jusqu’au chefs de service. toujours attentifs au sort ou aux vagues à l’âme des malades en proie parfois au doute, mais jamais intrusifs.
Le malade demeure un humain à part entière. Il n’est pas que le patient anonyme de la chambre 12 souffrant d’une fibrose ou d’un emphysème. Et à cet égard, l’hôpital Bichat est exemplaire, nouant avec le malade, non une intimité surfaite, mais des relations de confiance et de respect réciproques, propres à faciliter la guérison.
Les exemples ne manquent pas, où un médecin par ailleurs surchargé, n’hésite pas à abandonner le stéthoscope pour entendre la détresse d’un malade, pour lui remonter le moral, voire « les bretelles » et pour combattre ainsi sa lassitude de survivre, diminué.
On comprend mieux, dans ce contexte, les applaudissements adressés aux personnels soignants chaque soir pendant la phase aigue de la COVID. A l’époque, on souscrivait sans réserve et même sans discussion à ces initiatives retransmises à la télévision. Mais on approuvait un peu comme on s’acquitte d’un solde de tout compte à l’égard d’un créancier. Sans s’y investir avec les tripes. L’analyse rationnelle – indispensable pour agir – ne laissait cependant que peu de place à l’émotion. Les deux doivent pourtant cohabiter. La solidarité active et formelle avec des travailleurs accablés de tâches est une exigence, mais une exigence insuffisante si elle ne s’accompagne d’un sentiment de reconnaissance validée par un frisson du cœur.
En les évaluant presque exclusivement à la hauteur de leur compétence et du respect de leurs obligations statutaires, les acteurs politiques commirent une faute. Surtout lorsqu’ils les réduisirent maladroitement au statut de « premiers de cordée » ou de combattants de première ou seconde ligne. Si bien sûr, on leur doit des contreparties d’ordre social, ils souhaitent plus globalement, qu’on les aime pour l’attention qu’ils portent à leurs patients, pour leur disponibilité et pour leur générosité.
Personne n’a en effet suspecté qu’à côté de leur engagement professionnel, leur vocation était d’abord humanitaire! C’est ce qui donne aussi un souffle d’humanité et de bienveillance à l’hôpital. C’est ce qui permet de vivre quand la santé fait défaut!
Et finalement! Comme ça va? Bien Merci... Surtout dans la tête en attendant la suite….
Sans cultiver une sorte d’angélisme béat hors de propos dans un contexte général plutôt sombre, un peu d’optimisme et de douceur dans les relations humaines, ça compte aussi pour le moral …
Le dévouement altruiste qui n’est pas la charité, ça existe aussi: je l’ai rencontré.
Vue du salon des pas perdus du service de pneumologie de l’hôpital Bichat
Ton compte rendu est passionnant… Comme quoi il existe encore du personnel soignant digne de ce nom. On rouspète beaucoup sur le manque de médecins en ce moment. Depuis 20 ans on n’a pas prévu que même les villes et je n’oublie pas les campagnes allaient en être privées. J’en connais par ici qui refusent les nouveaux clients et même j’ai appris récemment qu’il fallait emporter sa serviette de bain… Dire que j’en ai « donné » deux à la médecine…Jadis, j’ai connu en Corrèze des patients de mon N° 1 qui faisaient des confitures ou du pâté ou autres gâteaux qu’ils offraient au docteur qui se déplaçait pour un renouvellement. Lors de mon déménagement, du bois coupé non utilisé fut donné par mon N° 2 à une ancienne patiente qui avait froid, n’ayant pas de quoi acheter le nécessaire pour se chauffer… Pour ma part, revenant volontairement d’une Ehpad, j’ai gardé contact avec 3 aides-soignants, ils viennent me voir ou bien envoient un SMS… J’ai parfois servi de secrétariat de renseignements il faut dire. Mais ceux-là font partie aussi de l’équipe noble que tu félicites.
Ajouterai-je que j’avais 9 ans lorsque mon père tomba malade et que j’ai vu souvent, pendant 16 ans, venir Les Petites Soeurs des Pauvres faire des piqûres… Entièrement dévouées à leur tâche… A l’écoute… Elles aussi auraient bien mérité qu’on les applaudisse. En tout cas, l’occasion m’est donnée d’y faire référence.
Merci pour ce commentaire mérité et également passionnant d’une mère de deux médecins.