Vue l’ampleur des dégâts humains occasionnés par le virus CoVid 19, ceux d’ores et déjà observés mais surtout ceux annoncés et redoutés du fait de la redoutable contagiosité de ce prédateur invisible et de sa virulence pathogène, personne de sensé – ou presque – ne conteste le bien-fondé du confinement, c’est-à-dire de l’assignation à résidence, qui nous a été imposée à compter du à douze heures.
La menace semble telle que pas un quidam – ou presque – n’oserait émettre la moindre réserve sur cette privation de liberté de mouvement sans jugement préalable… En d’autres circonstances, on défilerait pourtant par millions sur les boulevards pour dénoncer cette mesure d’enfermement de toute une population, qu’on qualifierait de fasciste sur nos calicots et dans nos slogans!
De même, personne – ou presque – ne prendrait le risque de s’affranchir délibérément de ces « gestes-barrières » qui protègent!
Notons au passage que ces comportements de bon sens (distance, écran ou masques, limitation des temps de promiscuité), affublés du néologisme un peu techno de « geste-barrière » dans le but d’impressionner le chaland comme jadis la ligne Maginot, rappellent les principes appliqués en d’autres domaines pour éviter, par exemple, la contamination radioactive ou les irradiations.
En résumé, les seuls mots d’ordre qui trouvent grâce aujourd’hui dans les discours officiels, abondamment relayés par les médias, c’est l’exigence non optionnelle de discipline et le sens du devoir, qui sont, par principe et par obligation, attendus de tous…
Les esprits frondeurs – et moi le premier – sont priés de taire leurs critiques et tout le monde – ou presque – doit admettre – et moi le premier – que c’est bien ainsi, au nom précisément de cette « discipline collective » et du « sens du devoir citoyen », indispensables pour vaincre le mal! Pour gagner cette « guerre » comme l’appelle à bon droit et comme nous y enjoint notre martial président derrière son masque FFP2 de combat, dont il a serré la jugulaire!
Parfois, le soir, il nous arrive bien calé dans nos oreillers, de nourrir quelque état d’âme, de nous étonner de nous-mêmes et même de sourire un peu à l’idée qu’un virus malveillant est finalement capable, parce qu’il le faut de nous faire marcher au pas cadencé…
Mais rapidement, on écarte cette mauvaise pensée, préférant nous ranger sans barguigner parmi les combattants du bien et de la vérité!
Il sera toujours temps après la fin de cette pandémie virale inédite – ou presque – à l’échelle mondiale de dire où le bât a effectivement blessé, d’identifier les éventuels manquements, erreurs ou failles de vigilance… Il sera toujours temps de mesurer, si elle a d’ailleurs lieu, les effets d’une hypothétique et future »tiare byzantine » démographique.
Pour l’heure, on se contente tous – ou presque – de répéter que rien ne sera plus comme avant, que ce maudit virus qui exacerbe les inégalités, aura au moins un avantage, celui de nous inciter à réviser nos priorités stratégiques et à donner sens, en l’incarnant politiquement d’une autre manière qu’auparavant, à ce vœu de « bonne santé surtout » qu’on se souhaite tous mutuellement en début d’année!
Mais en attendant quelle barbe! Quelle barbe d’être contraint de rester chez soi contre son gré! Quelle barbe de ne plus rencontrer sa famille ou ses amis qu’au travers d’écrans! Quelle barbe de téléphoner à son voisin plutôt que de sonner à sa porte pour s’enquérir de sa santé! Quelle barbe de voir le printemps se pointer à l’heure prévue et de n’en pas profiter « à bicyclette » sans justification autre que le plaisir de la balade!
Quelle barbe, et pourtant j’appartiens à la catégorie privilégiée – bien qu’à risque – de ceux qui peuvent rompre l’errance lancinante de journées trop longues, du lit au salon, du salon à la cuisine et de la télé au fauteuil. Je suis en effet de ceux qui peuvent casser cet enchaînement infernal par un détour par un jardinet où la végétation indifférente à l’activité prédatrice de nos virus explose, luxuriante dès avril!
Si seulement l’achat de semences était encore possible!
Alors, pour ressentir un sentiment d’exister qui commence à s’émousser, je m’autorise, un seul acte « innocent » de rébellion, à contrecœur d’ailleurs car je n’aime guère être assimilé aux archaïques barbus: j’ai décidé de ne plus me raser et de laisser pousser ma barbe et les cheveux jusqu’à ma libération, tel un Robinson dans son pavillon de banlieue ou un professeur Raoult à la Timone…
Et dans la mesure du possible, sans passer par la case des urgences respiratoires!
Aussi, aux deux ou trois lecteurs (que j’espère plus spontanément dociles que moi vis-à-vis des règlements vitaux) qui me feront l’honneur de lire ces lignes, je conseille de prendre soin d’eux! C’est la seule urgence aujourd’hui!
Bonjour , moi qui suis déjà barbu pas de moyens de me révolter . Bien amicalement . Gérard . À Paris les soldats ( jeunes le père , la mère et leur « dieu » en trottinette sont peu respectueux des consignes ) .
Merci. Tu peux quand même laisser pousser les cheveux!
Merci Jean-Luc. Paroles réconfortantes. Prenez toutes et tous bien soin de vous. Nous vous embrassons.
Merci Alain. Toi aussi prends-soin de toi et des tiens, là où tu es. J’espère qu’on se reverra bientôt! Je t’embrasse et toute ta petite famille (américaine)
Commentaire admirable rédigé par Monique Manceau, une amie de très longue date de mes parents (et de moi-même), que je remercie. Je la remercie d’autant plus qu’elle m’a autorisé à en faire état sur mon blog. Ce commentaire, il faut le préciser, vient d’une infirmière de cœur et de métier, aujourd’hui retraitée, et pétrie des valeurs de l’altruisme et de l’humanisme. Je souscris sans réserve à son propos.
« Merci Jean-Luc pour cette réflexion,le confinement est en effet propice à la réflexion. Voilà ce que j’ai écrit dans mon journal : Le temps est suspendu… pour combien de temps ? Une partie de l’humanité est confinée. Est-ce parce que nous avons tellement forcé la nature pour qu’elle se plie à nos besoins démesurés, qu’aujourd’hui elle se venge et nous envoie ce cataclysme ? Nous ne sommes pas égaux devant le confinement, je ne suis pas à plaindre, mon appartement est petit, certes mais confortable, les plus pauvres n’ont même pas d’abri où se terrer. Mes filles veillent à ce que je ne manque de rien. Comme chacun j’ai du mal à accepter que ma liberté à laquelle je tiens fort soit ainsi limitée. Heureusement j’ai une grande faculté d’adaptation et j’essaie de rester positive. Lorsque chaque soir j’applaudis à ma fenêtre, j’ai le sentiment d’être unie aux autres pour dire notre gratitude aux soignants et à ceux qui nous permettent de survivre. J’ai connu bien des peines aux quelles j’ai survécu et je me sens assez forte pour faire face à cette épreuve sans paniquer. Conformément à mes directives anticipées il est évident que si je suis atteinte avec une forme compliquée nécessitant de la réanimation, je laisserai mon tour à des plus jeunes si les places sont limitées. Nos dirigeants s’aperçoivent à retardement que les hôpitaux sont mal équipés pour recevoir tous ceux qui sont atteints. Ils devraient regretter d’avoir fermé des lits, d’avoir étranglé les budgets des services de santé. Pendant ce temps là, les soignants épuisés, mal protégés, s’activent, avec un dévouement admirable et beaucoup de compétence pour tenter de sauver des vies. ils méritent bien que chaque soir on les applaudisse !
Je n’ai pas de blog…c’est peut-être une question d’âge mais j’ai la vieille habitude de consigner mes réflexions sur un bon vieux journal, que personne ne voit, ce fût souvent un exécutoire et un moyen de me consoler dans les moments difficiles. L’écriture m’aide à sortir de moi-même et me donne un sentiment de liberté…même en période de confinement ! »
Merci d’avoir relayé le message de l’amie de ma marraine.
Merci aussi de voir les belles fleurs de ton jardin. Confinée dans mes 23m2 d’Ehpad (mais par choix car je refuse d’aller à la salle à manger commune) j’aperçois avec joie un bel arbre tout blanc qui doit être une sorte de pommier car j’y ai vu de toutes petites pommes rouges à l’automne. Je me réjouis aussi de voir poindre une toute petite pousse sur deux branches de mon orchidée à laquelle je parle chaque jour ! Je ne m’ennuie pas par rapport à bien d’autres personnes qui ne vivaient que par les visites de leurs proches. J’avais besoin d’eaux d’Evian mais si mon fils en a déposé, il n’a pas utilisé son état de médecin et c’est une employée de l’hôtellerie qui est venu m’apporter ces bouteilles.
Le patchwork me prend du temps (une couleur indiquée par semaine : vert = espérance ; jaune ; bleu).
Hier grâce au blog de « Feuilles d’ardoises » j’ai découvert que du côté de ma grand-mère paternelle nous cousinions du côté de Melay (49) en 1612 et 1653 mais on ne sait pas de quoi ses ancêtres communs sont disparus. Ils étaient de la métairie de la Hallebaudière.
J’espère que le prochain commentaire sera rédigé en langage « orchidée »! Questions toutefois: de quoi les orchidées aiment-elles s’entretenir et sont-elles bavardes? Merci pour ce joli message d’espoir!
Je t’ai envoyé à l’instant quelques photos de vues d’ici !… Le vert du patchwork est fait d’espérance comme la reine Elizabeth d’Angleterre hier soir. Mon carré vert je l’ai appelé Covert Allassac car j’ai retrouvé du tissus vert don de la maison Chrisitian Lacroix en octobre 2007, souvenir d’une superbe journée nationale d’amitié dans ce pays … d’ardoises aussi, où avait eu lieu aussi l’assemblée générale de France Patchwork… 400 personnes présentes. Cette année 2020 cela aurait dû être à Gap… remis à 2021 sans doute.