L’année 2018 appartient désormais au passé… Vive l’année 2019… Mais est-on vraiment certain de s’en réjouir, ou même qu’il faille s’en réjouir, lorsqu’on observe sur nous-même les effets de ce temps, qui jamais « ne suspend son vol » ?
Ce qui est sûr, c’est que ce rendez-vous annuel avec les agendas et le calendrier des Postes – qui souvent confirme le temps de nos artères mais pas forcément celui de nos amours – nous donne l’occasion de ressentir concrètement le passage du temps, et à chaque fois, de s’interroger – sans grand succès d’ailleurs – sur sa nature… Le restant de l’année est généralement consacré à s’étourdir dans le temps des horloges, qui rythment nos projets, et à constater les méfaits des durées qui s’accumulent! Et parfois aussi, à subir les rythmes effrénés d’événements que l’environnement nous impose, chacun croyant à tort vivre « dans le même temps » que les autres! C’est même parfois fort contrariant lorsque d’aucun se prenant pour un dieu, décrète un temps universel dont il définirait le battement.
C’est peut-être pour contrer cette malédiction du temps qui passe, qu’on forme des vœux de bonheur et de santé pour ceux qu’on aime… On espère sincèrement que ces souhaits contribueront à s’affranchir psychologiquement de cette dictature temporelle et à inverser cette tendance millénaire consistant à s’enfermer dans un espace et dans un temps donnés sans issue connue… Le plus troublant, c’est qu’on est incapable de dire si cet espace et ce temps, intimement liés, font sens ou non-sens, et s’ils constituent le cadre de référence permettant d’incarner notre « ligne de vie ».
On espère un peu que cette errance temporelle à travers une trame qu’on peine à concevoir, nous conduit, bon an mal an, vers un port d’attache! On peut toujours espérer mais sans trop se nourrir d’illusion!
Peu importe d’ailleurs, car ce sont ces types de mirages qui nous donnent le sentiment d’exister, même si cette existence intervient dans une durée qui agit toujours à notre détriment.
Face à ces enjeux, qui préoccupent depuis toujours scientifiques et philosophes, chacun y va de sa solution, ou d’une explication qui aide à vivre. Je reconnais nourrir une certaine tendresse admirative pour ceux qui, sur la base de leurs équations et de leurs virtuosité logicienne, en viennent à discuter de la réalité du réel et de sa relativité! J’aime leur obstination à vouloir cerner les mystères du temps et, par la force de leur seul raisonnement, gravir cette présumée échelle de Jacob, dont ils postulent humblement qu’ils ne savent pas où elle mène. J’aime cette quête de connaissance qui refuse de se laisser abuser par des préjugés d’essence métaphysique!
Mon enthousiasme est moindre – et c’est un euphémisme – pour certains autres, effrayés comme leurs lointains ancêtres par l’imprévisibilité de la foudre, préfèrent déléguer leurs angoisses existentielles à une « boite noire » divine. Charge à cette divinité « inventée » de penser à leur place, de les rassasier de mythes et de chimères, et finalement de les tenir en état de servitude volontaire! Ce n’est pas mon option, eu égard notamment – mais pas seulement – à l’incohérence vérifiable de ce type de choix abusivement qualifiés de « culturels ». C’est en effet de leur fait si ont été développées les idéologies les plus perverses et obscurantistes, qui continuent d’envoyer à l’abattoir des générations entières de mécréants, avec une cruauté à chaque fois inégalée…
Il demeure que la question du temps reste une énigme…
Faute de mieux, en ce début d’année 2019, je m’en tiendrai à cette réflexion d’Aurèle Augustin (alias Saint Augustin) qui abordait dans ses « Confessions » au quatrième siècle de notre ère, le problème du temps en des termes, qui n’ont pas été fondamentalement remis en cause par les grandes théories explicatives du monde au cours du vingtième siècle, notamment celle de la relativité d’Einstein:
Qu’est-ce en effet que le temps? Qui saurait en donner avec aisance et brièveté une explication? Si personne ne me pose la question, je le sais; si quelqu’un pose la question et que je veuille expliquer, je ne sais plus. Je puis néanmoins dire hardiment que je sais, que si rien ne se passait, il n’y aurait point de temps passé; que si rien n’advenait, il n’y aurait point de temps à venir; et que si rien n’était, il n’y aurait point de temps présent. En quelle manière sont donc ces deux temps, le passé et l’avenir, puisque le passé n’est plus et le passé n’est pas encore?
Tout semble dit… Ce n’est certainement pas le cas, mais ça incite à réfléchir!
Bonne année 2019, en dépit de ce temps capricieux et indomptable, aux quelques dizaines de milliers de personnes, qui me font l’honneur de lire chaque année, mes petites foucades plus ou moins littéraires… Ça dure depuis sept ans et demi, j’espère que ça durera encore un peu!
Bonne année et pleine réussite dans leurs projets personnels, affectifs ou professionnels…et quelques oasis de bonheur en prime! Qu’ils ne se laissent pas en revanche posséder par les marchands d’illusions qui prêchent la confusion des temps – versus la simultanéité des phénomènes (« en même temps »), Einstein a montré, il y a plus d’un siècle que le temps absolu était une baudruche et que la recherche d’une hypothétique et universelle « simultanéité » des réveils était ontologiquement une impasse, chaque chose et chaque être possédant son temps propre, et sa cadence.
L’ignorer expose à des déconvenues, voire à des drames. La lucidité pour 2019 est un vœu raisonnable…
Cher Monsieur,
En 2016, vous avez consacré l’une de vos chroniques à notre ancien camarade de classe Norbert Goutte malheureusement disparu.
J’ai été au lycée David d’Angers de la sixième (58/59) à la seconde (62/63).
J’ai notamment eu comme professeur Jean Pihin et ai renoué des contacts en 2015 avec Norbert Goutte, Yvon Chambille et Jean Métivier.
Je me demandais si nous avions été camarades de classe au lycée David d’Angers et si vous avez connu Yvon et Jean.
Je vous remercie par avance de votre réponse.
Bien cordialement
Cher Monsieur,
J’ai effectué mes études secondaires au lycée David d’Angers de la sixième à la terminale en « Math Elem », mais je n’ai connu Norbert Goutte qu’à partir de la classe de seconde ou de première. Nous habitions en outre le même « quartier de la Madeleine » . Pardonnez-moi en revanche si je vous dis que votre nom ne m’est pas inconnu mais que je ne peux préciser dans quelles circonstances nous nous sommes peut-être rencontrés.
Je ne crois pas non plus connaitre les deux camarades que vous citez dans votre message, qui ont sans doute suivi à la même époque que moi, dans le même lycée, des cursus parallèles au mien mais non sécants. Bien sincèrement.
Nous avons l’impression que nous pouvons agir (modestement !) sur notre futur mais non sur notre passé. C’est un grand mystère mais faute de le résoudre, je ne peux que croire que l’essentiel c’est le présent car quand nous anticipons une joie ou une peine future, c’est bien dans le présent que nous le ressentons. Donc bonne année à tous et profitez bien de l’instant présent.
Merci. La meilleure année possible, pour toi Jean-Claude et tous les tiens.
Je vous souhaite une très belle et très heureuse année 2019 !
Je suis toujours ravie de vous lire, même lorsque vous évoquez des sujets un peu moins « généalogiques » ; votre ton est toujours si plaisant et rafraîchissant !
Merci beaucoup pour ce message. Moi aussi, je vous souhaite une excellente année 2019. Je suis également un fidèle lecteur de votre blog et j’apprécie et admire vos trouvailles généalogiques qui très souvent doivent être tout simplement qualifiée de découvertes historiques relatives à la vie quotidienne de ceux qui nous ont précédés… Je mesure l’ampleur du travail de recherche que vous devez consentir en amont pour nous présenter ces moments d’anthologie paysanne. Poursuivez dans cette voie originale qui comble vos lecteurs. On vous suivra!