Il y a exactement deux ans – 7 janvier 2015 – deux salopards se revendiquant de l’Islam – Al Qaïda au Yémen – massacraient douze personnes à Charlie Hebdo dont huit membres de la rédaction. Parmi ceux-ci, cinq dessinateurs emblématiques Charb, Cabu, Wolinski, Honoré et Tignous. Les tueurs voulaient ainsi tuer l’âme de l’hebdomadaire satirique, et par là, porter un coup mortel à la liberté d’expression, ce principe non négociable des nations civilisées de pouvoir rire et se moquer de tout, ironiser sur tout, y compris des religions et des religieux, dont l’Islam et les islamistes!
Ces pitres et piètres assassins ont échoué car la rédaction décimée de Charlie Hebdo a été reconstituée, après l’épouvantable et inexcusable tuerie et elle continue de publier!
Chaque année désormais, un hommage est rendu aux victimes du carnage… Les officiels, l’air compassé, y vont de leur dépôt de gerbe sur les lieux des crimes et de leur minute de silence..Mais qu’en est-il vraiment de l’éradication du terrorisme? S’est-t’on donné les moyens d’éliminer cette barbarie islamiste, qui n’a rien à envier à celle des nazis?
A-t’on été, jusqu’à présent, efficace pour vaincre – à tout le moins empêcher de nuire – l’obscurantisme moyenâgeux dans cette lutte à mort qu’il nous livre? Pas suffisamment sans doute puisque d’autres massacres de masse ont été perpétrés depuis par d’autres égorgeurs se réclamant de l’Islam!
On prétend cependant que certaines boucheries démentes auraient été évitées du fait de l’état d’urgence, en vigueur depuis le 14 novembre 2015! Mais sur le fond, le discours reste celui du déni de réalité quant à l’ampleur de la menace et sur ses causes…
On comprend que pour des raisons d’ordre public, le langage des autorités préconise l’apaisement entre les différentes catégories de la société française, mais ne faudrait-il pas aussi s’abstenir d’infantiliser en permanence le citoyen en lui fournissant des explications tronquées sur les causes de ce fléau…Ne conviendrait-il pas de rappeler à chacun son devoir d’extrême vigilance – si besoin de méfiance – plutôt que de ressasser des slogans anesthésiants sur le « vivre ensemble »? Le mot d’ordre consistant à bannir toute forme d’amalgame entre les musulmans de « bonne foi » et ceux qualifiés de « radicaux » (dont on pense qu’ils sont en délicatesse avec l’Islam), est certainement le bienvenu pour des motifs de justice et de simple humanité, mais insuffisant pour analyser la situation et y faire face! Refuser la stigmatisation à l’égard des musulmans est également indispensable mais à la condition de ne pas s’entêter – contre toute évidence – à affirmer que la violence que nous subissons, n’a aucun lien avec leur religion, et surtout à ignorer les liens entre certains prêcheurs de banlieue appartenant à la mouvance salafiste ou à celle des « frères musulmans », et les groupes terroristes. Toutes les religions monothéistes fondées sur la révélations sont source de violence.
Il est par conséquent des circonstances où le discours systématiquement « politiquement correct » et la bien-pensance émolliente deviennent socialement mortifères…Affronter la réalité telle qu’elle est, n’est jamais ouvrir la porte au fascisme… Dire la vérité n’est pas semer la haine. C’est tout le contraire!
Concrètement, on finit par s’affoler de tout, par « faire gaffe » à tout ce qu’on dit pour ne heurter quiconque! On fait attention à la manière dont on regarde nos congénères croyants ou mécréants selon l’endroit où l’on se trouve, et, in fine, on se méfierait presque de sa propre pensée!
De fil en aiguille, on finit par réduire la laïcité à une peau de chagrin, à un principe vaguement globalisant et moralisant – aussi mobilisateur que le mystère de la « Sainte Trinité » – qui n’oblige plus personne à rien, surtout pas ceux qui, par provocation, s’évertuent à le contourner sous nos yeux! Conformément aux prêches des curés d’antan et aux harangues enflammés des Frères Musulmans, on finit donc par s’accommoder de la coexistence agressive de communautés religieuses antagonistes sur des territoires confisqués de la République. Et le pire, sans même se rendre compte qu’on fait contresens et qu’on s’est fait manipuler!
On en serait presque à admettre sans trop protester que l’égalité juridique des hommes et des femmes, pourtant garantie par la Constitution, soit remise en cause au nom du droit coutumier…
Le résultat, c’est que de plus en plus de jeunes filles voilées errent comme des fantômes désincarnés dans nos villes sous le regard inquisiteur de leurs grands frères barbus et enturbannés!
Les fossoyeurs de nos libertés gagnent ainsi chaque jour du terrain, avec l’assentiment général implicite, dans le sillage des tueurs patentés de l’Islam radical… Leur victoire est d’ailleurs idéologiquement acquise – consommée- lorsqu’ils parviennent à faire accepter leurs injonctions machistes et liberticides à leurs propres victimes… Ainsi, voyons-nous s’épancher, de plus en plus fréquemment sur les plateaux de télévision, des femmes alibis disant porter le voile sur leur propre initiative et présenter comme des conquêtes féministes, les sujétions esclavagistes prétendument imposées par l’Islam, et auxquelles elles se soumettent en invoquant leur liberté d’être!
Dans ce contexte, inquiétant à tous égards, antinomique avec notre aspiration à une civilisation humaniste, il n’est pas de meilleur hommage à rendre aux dessinateurs de Charlie que de reprendre et diffuser certaines de leurs œuvres, qui pour la plupart demeurent d’une criante actualité…
Outre qu’elles conservent leur caractère subversif face à l’omniprésence des différentes formes d’obscurantisme – un peu comme les aphorismes des regrettés Coluche ou Pierre Desproges – elles nous rappellent qu’il fut un temps pas si éloigné, où l’on croyait encore aux bienfaits de la libre expression comme outil de libération de l’humanité!
Comment en effet ne pas partager sans réserve la vision de la laïcité de Wolinski?
A l’heure où les revers militaires de Daesh nous réjouissent, et qu’une à une les villes de Syrie et d’Irak sont libérées de son emprise maléfique, comment ne pas s’inquiéter en revanche – comme le faisait si pertinemment Cabu de façon prémonitoire – du retour en France des petits abrutis analphabètes qui ne peuvent exciper d’autre référence qu’un stage réussi de quelques mois, d’égorgeur sanguinaire en Syrie et en Irak? Cette question, tout à chacun, parfois, se la pose d’instinct quand il pénètre dans un super-marché où, l’état d’urgence obligeant, il se trouve confronté à l’omniprésence des milices privées de sécurité! Et si jamais, parmi ces jeunes garçons qui lui demande de simuler la perversion pédophile en ouvrant largement son manteau, s’était infiltré un djihadiste de la cité d’à côté, revenu de l’enfer du Moyen Orient islamiste! Faut bien sûr réfléchir sérieusement au traitement social du djihadisme!
Enfin, on ne saurait conclure cet hommage à nos martyrs du stabilo et du crayon feutre, sans évoquer l’au-delà. Leur « au-delà » (eau de là) – où ils sont malheureusement privés « du vin d’ici ». Aux dernières nouvelles, ils communieraient gaillardement avec les seins et accessoirement avec les saints! Même Wolinski, le plus vieux de la bande des écorchés vivants, (re)bande mais c’était aussi le plus obsédé…
Le passage – dit-on – lui aurait réussi, car, par miracle, le Très haut ou Allah lui a permis de retrouver tous les moyens de sa jeunesse et pour l’éternité. Il continue donc d’entretenir consciencieusement une réputation déjà passablement élogieuse auprès de myriades de vierges, ou prétendues telles qui peuplent le paradis! Les autres s’amusent aussi. Ils font en tout cas ce qu’ils peuvent au grand dam de leurs tueurs, du moins ceux qui les ont rejoint par la grâce du GIGN ou du RAID, et qui sont définitivement privés de dessert. Bref, Charb, Cabu, Wolinski, Honoré et Tignous n’ont jamais été aussi vivants dans nos cœurs depuis qu’ils sont morts!
Gloire éternelle aux dessinateurs de Charlie, et à leurs compagnons d’infortune…
Amen
Bonne Année 2017 ! Merci pour votre article…
Bonne année également à vous.
Ce qui est regrettable dans tout cela c’est que la société française baisse clairement les bras devant ces attaques. Le plus curieux est que ce sont ceux qui se proclament comme le camp du bien et des droits de l’homme (la gauche pour ne pas la nommer) qui répugnent à prendre des mesures fortes contre ces ennemis de l’intérieur. Lorsqu’un prédicateur prêche des valeurs incompatibles avec notre société (pas forcément jusqu’à pousser au crime mais simplement en refusant l’égalité homme femme et le droit d’expression), il devrait être immédiatement expulsé s’il est étranger (ou à double nationalité) ou mis en examen et incarcéré s’il est français. De même les zones de non droit, les zones de trafic divers, les zones où l’on se permet de caillasser les pompiers devraient être réinvestie par la force publique qui devrait par ailleurs être renforcée. Peut être cela nécessite t il quelques ajustements législatifs pour être opérationnel mais on aurait largement eu le temps de les faire (cela dure depuis des dizaines d’années) s’il y avait eu une volonté pour cela.
Je comprends bien le souci des gouvernants de ne pas déclencher de guerre civile mais je ne pense pas qu’on en soit à ce stade. Une bonne partie de nos musulmans n’iraient pas jusqu’à soutenir ceux qui leur pourrissent vraisemblablement la vie autant qu’à nous. Mais plus on attend, plus la situation peut s’aggraver. Il est donc temps d’agir.