Nous, « descendants d’homo sapiens » sommes bien en peine pour nous y retrouver actuellement ! On finirait presque par considérer qu’à l’aune des milliards d’espèces vivantes qui colonisent ou ont colonisé la planète, parfois en nous parasitant sans vergogne, nous serions une des rares, sinon la seule espèce, à faire de son autodestruction, un mécanisme de sélection darwinienne. Là où le hasard et le tri adaptatif ont permis aux virus de franchir « bêtement » des millions d’années, sans y penser et sans autre projet que de survivre collectivement en se multipliant, tout se passe comme si notre « intelligence de l’histoire » et notre volonté de conférer du sens à tout prix à notre existence contribuaient paradoxalement à nous désorienter et finalement à méthodiquement nous détruire ! C’est à-dire à rayer notre espèce de la surface terrestre, victime collective et quasiment consentante de tous les charlatans de la pensée et de l’action. De tous les aventuriers de l’illusion que sont en particulier – mais pas seulement – les idéologues politico-religieux de tous poils, promoteurs modernes des nouvelles barbaries !
Dans ce bourbier, si l’avenir est souvent inquiétant, le passé devient une valeur-refuge…Ainsi, la recherche généalogique et la quête de « racines » connaissent un essor foudroyant depuis quelques années. Devenant un sport de plus en plus apprécié de nos contemporains, elles attirent ceux qui pensent pouvoir en monnayer les charmes, à commencer par certains conservateurs d’archives publiques, qui entrevoient par-là un moyen prétendument vertueux de développer de nouvelles taxes !
Dans ces conditions, alors que chaque jour nous apporte son lot de déceptions et d’ahurissements – la période récente battant même des records – on a toutes les raisons d’être fier de ressembler à nos lointains et paisibles cousins, les chimpanzés, avec lesquels nous partageons une grande partie de notre patrimoine génétique : 98% de notre génome est identique…
En tout cas, on devrait revendiquer sans complexe ce lointain lignage, d’autant que certains singes, comme les « bonobos » privilégient les ébats amoureux à la guerre pour résoudre leurs conflits, et qu’ils développent à cet égard des facultés imaginatives à faire rougir le premier scootériste venu, honteux et casqué en quête d’aventure coquine et crépusculaire!
La « sagesse » de nos cousins primates réside dans le constat qu’ils n’ont pas programmé par des comportements collectifs imbéciles la disparition de leur espèce, car ils supputent sans doute implicitement que, pour réaliser ce projet criminel, nous sommes largement autosuffisants. Ils font d’ailleurs semblant d’ignorer – et sûrement avec raison – que nous avons un ancêtre commun qui vivait, il y a plus de 7 millions d’années…
L’actualité n’est cependant pas toujours aussi démoralisante que celle que nous font subir ceux qui prétendent nous diriger et qui se croient « légitimes » pour le faire. Ceux-là ne se comportent guère autrement que des « bonobos » qui auraient développé, par je ne sais quelle obscure et néfaste mutation, un gène de « con-des-sans-dents » méprisable, inefficace, menteur et va-t’en-guerre!
Aussi, lorsqu’il y a des news sympa, on aurait tort de bouder son plaisir! Dans cette veine, on a appris récemment que la famille humaine – disons celle des hominidés pour ne froisser personne – qui ,depuis la nuit des temps ne comportait, selon les paléoanthropologues, que deux espèces principales, l’ « homo sapiens » et l’homme de Neandertal, s’était enrichie d’une nouvelle espèce disparue, l’homme de « Denisova »…
Le numéro de septembre 2014 de la revue La Recherche se fait écho de cette découverte trop discrètement relayée par les médias, et intervenue au début de cette année dans le massif montagneux de l’Altaï, au sud de la Sibérie à une quarantaine de la frontière du Kazakhstan.
Dans une grotte, la bien nommée, « Denisova », des archéologues ont découvert des restes fossilisés humains (phalange, dents et os d’orteil) d’une adolescente, qui reposaient là depuis environ 50.000 ans et dont l’ADN bien conservé a permis un « séquençage » assez complet.
Cette analyse quasi-policière a montré qu’il s’agissait d’une espèce « bien humaine » mais jusqu’à aujourd’hui, inconnue. Et cette espèce se distinguait nettement de l’homme de Neandertal et d’Homo Sapiens, à l’origine de l’homme moderne…Les ancêtres communs à toutes ces familles humaines remonteraient selon les chercheurs à 800.000 ans…Juste hier !
« La Recherche » consacre un dossier spécial à cette affaire, intitulé « Qui sont vraiment nos ancêtres ? » Fort bien documenté et accessible à qui veut bien s’en donner la peine, ce dossier dresse un panorama assez saisissant de l’humanité au travers des millénaires et des axes actuels de recherche. N’ayant moi-même abordé jusqu’ici cette question des origines que sous l’angle de la vingtaine de générations qui nous précédent, je conçois avec enthousiasme qu’il faille être considérablement plus ambitieux !
Ce qui m’a en particulier fasciné à la lecture de la synthèse des travaux de recherche actuels, dressée par les rédacteurs du dossier, c’est l’importance qu’a pris la recherche de l’ADN ancien – en fait, des ADN anciens, nucléaire et mitochondrial – en relais de toutes les autres méthodes, pour la compréhension de nos très lointaines ascendances et de ses mystérieux arcanes …
Plus déstabilisant encore, on y apprend, grâce aux performances de l’analyse génomique, que non seulement, nous possédons de très vieux ancêtres communs avec les deux espèces disparues (Néandertaliens et Denisoviens) – ce qui en soi n’a rien d’étonnant car nous sommes étroitement liés à tout ce qui vit sur terre – mais que nous sommes aussi des cousins « relativement » proches, car toutes ces populations ont cohabité, il y a quelques dizaines de milliers d’années, qu’elles ont probablement échangé des savoir-faire, des rites ou des standards culturels et surtout qu’elles se sont métissées… Elles ont ainsi échangé des gènes ! De la sorte, les filles et fils de Néandertal et de l’homme de Denisovien ont fait l’amour avec les rejetons d’Homo Sapiens ! Et inversement… On découvre une sorte de bordel préhistorique, où l’on se serait accouplé gaiement, sans gêne et sans ségrégation ! Du moins, c’est ainsi qu’on aimerait que ces rapprochements se soient produits…
J’entends d’ici les récriminations affligées de tous les pisse-froid qui pensent que cette conception idyllique de l’évolution est peu probable, et que dans l’histoire du monde, il n’y a jamais eu de salut et de progrès que dans la violence ! Ils ne peuvent concevoir d’autre modèle de régénération que celui de l’enlèvement des Sabines…
Peu importe d’ailleurs, car la conséquence de ces croisements, c’est qu’actuellement 2% de notre génome proviendrait directement de Néandertal et à peu près autant – et dans les mêmes proportions – de l’homme de Denisovien… « Les hommes modernes n’ont pas fait disparaître les gènes de populations anciennes, ils les ont absorbés » (John Hawks, Université du Wisconsin-Madison).
Et ce constat nous confère une responsabilité d’héritiers, vis-vis de ces espèces disparues… Des héritiers métissés dont certains gènes procureraient, selon les chercheurs, des avantages sélectifs favorables, face à certaines agressions environnementales ou biologiques! Un camouflet inattendu et préhistorique à certaines visions actuelles, racistes et étriquées, entre personnes de la même espèce, toutes issues majoritairement d’homo sapiens et affiliées à la sécurité sociale!
On attend avec impatience que les chercheurs nous apprennent les motifs de leur disparition, il y a probablement quarante mille ans … De manière, peut-être, à éviter les écueils dans lesquels ils se sont embourbés! Et qui ont fini par les engloutir à jamais…
PS: Pour en savoir plus, il faut, bien sûr, lire la revue « La Recherche » dont, cependant, je ne suis pas l’agent commercial…
Mon cerveau avait occulté cette bonne nouvelle pourtant entendue à « Télé Matin » ou à France Inter le matin aussi, il y a quelques temps. Malgré mes Recherches ¨Personnelles; je n’ai pu à mon grand regret retrouver trace de cette adolescente parmi « nos proches » même si, elle, avait des dents ! En espérant que les annonces, contre-annonces, publicités littéraires « diverses » actuelles incitent d’éventuels lecteurs, intellectuels toutefois, à trouver la Revue que tu recommandes sans en toucher le moindre centime en retour !
C’est vrai, je leur fait de la pub gratuite. Ce qui m’évite de la déclarer au fisc. Donc je pourrais être ministre!
Semper fidelis !
http://mysteretboulesdecristal.centerblog.net/6458926-neanderthal-et-moi
« Denique caelesti sumus omnes semine oriundi » (Lucrèce – De Natura rerum 990 – 1er siècle avant JC)…Autre hypothèse!!
Ainsi les Denisoviens ne sont pas les ancêtres de Michel Denisot !!
En tout cas c’est un message d’espoir qui me rappelle le « peace and love » de notr jeunesse. On en est bien loin avec tous les cinglés qui nous entourent et parfois essaient de nous gouverner!
Bien vu l’ami… les ancêtres de Denisot devraient être des Denisotiens!
On peut aussi penser… aux Dyonisiens… habitants du St-Denis (région parisienne) ou même aux habitants de Saint-Denis-d’Anjou qui fut en Anjou et maintenant … en Mayenne !!!
Eh oui…Certains des miens du côté paternel sont précisément de Saint-Denis-d’Anjou! Mais j’avoue tout ignorer sur 1600 générations et 400 siècles!