Elle aura attendu le 12 novembre au petit matin pour mourir comme si elle ne voulait pas gêner la veille, jour d’hommage aux morts de 14-18. Elle est partie sans un cri, discrète comme toujours. Juste une petite crispation de la patte et ce fut la fin. Dans la nuit, nous étions venus caresser sa pauvre tête qu’elle ne pouvait plus tenir: un dernier câlin en forme d’adieu à notre petite chatte, elle qui, dix-neuf ans durant, fut notre fidèle compagne et le témoin muet, attentif et compréhensif de toutes nos épreuves et de nos joies. C’était notre réconfort et nous sommes simplement tristes. Au-revoir, petite Hélia, tu nous manques!
La première fois que je l’ai vue, elle était toute petite, âgée d’à peine plus d’une semaine. Elle se pelotonnait tout contre sa mère, Euridyce la bien nommée et ses trois frères et soeurs, Hercule, Hasna et la 3ème chatte dont j’ai oublié le nom. Billy, le père, se balladait fièrement dans la maison de la résidence des Hautes Bergères aux Ulis, heureux comme un brave de l’arrivée tant attendue de sa progéniture. De suite, j’ai repéré Helia, elle avait comme signes distinctifs d’être légèrement plus malingre que les 3 autres et arborait un joli gris clair teinté de blanc. En l’espace d’une fraction de seconde, la décision fut prise… elle scellerait d’ici quelques semaines son destin à celui de notre famille, renforçant par là-même les liens avec la famille de ses parents, celle d’une de mes amies chères.
C’est ainsi que par une belle fin d’après-midi d’automne, Helia vint habiter chez nous… Helia est partie ce matin, après 19 ans de vie au sein de notre famille, ma tristesse s’accompagne de remerciements pour tous ces bons et loyaux services…
Je garderai d’Helia le souvenir d’une petite chatte au caractère bien trempé qu’elle tenait de sa mère, et à l’allure noble issue de son rang, les chats persans gris argenté.
Adieu jolie petite Helia et bienvenue à Gaia….